Enrichissement d’une régénération naturelle à Spa
Le deuxième appel à projets « Forêt résiliente » s’est clôturé le 30 septembre dernier. La Cellule d’appui à la petite forêt privée a accompagné 17 propriétaires dans l’élaboration de leur projet de régénération.
Parmi ces projets figure l’enrichissement d’une régénération naturelle dans un contexte quelque peu particulier. Il s’agit d’une parcelle de 80 ares qui était composée d’épicéas et de douglas jusqu’à la mise à blanc effectuée en 2017. La parcelle est située sur la commune de Spa, coincée entre une vieille futaie feuillue publique et des prairies. Les passages de gibier, cervidés et chevreuils, y sont donc fréquents. En cinq ans une régénération naturelle particulièrement diversifiée (pas moins de 10 essences feuillues et résineuses) s’y est développée, boostée par les semenciers présents en bordure (chênes, charmes, hêtres) et par la banque de graines du sol (épicéas, douglas). D’autres essences colonisatrices s’y sont aussi implantées spontanément (bouleaux, sorbiers, pins sylvestres). Enfin, quelques châtaigniers, tsugas et mélèzes du Japon sont également présents. La ronce et le sureau noir ont cependant fortement colonisé certaines zones où l’on n’observe aucun semis. La pression du gibier est également particulièrement forte.
Comme dans tout projet de reboisement, la Cellule d’appui a accompagné le propriétaire en identifiant le type de scénario qui semble correspondre au mieux aux potentialités de la parcelle (station, régénération naturelle présente, pression du gibier, etc.) ainsi qu’aux objectifs du propriétaire. Cela a conduit à envisager un scénario basé principalement sur la régénération naturelle présente, en la complétant par l’introduction de 7 cellules d’enrichissement au moyen d’essences adaptées à la station : chêne sessile, érable plane, tilleul à petites feuilles et pin sylvestre.
Vu le développement de la ronce et du sureau noir, un nettoyage préalable de ces cellules d’enrichissement était nécessaire. La parcelle étant accessible uniquement via un sentier, aucun équipement lourd ne pouvait être envisagé. Un débroussaillage manuel aurait été par ailleurs très fastidieux. La solution a été de confier le travail à un entrepreneur disposant d’un broyeur forestier télécommandé, sur chenilles. Cet appareil de faible largeur (1,36 à 1,76m) et particulièrement maniable a pu broyer de façon superficielle 3 cloisonnements répartis à intervalles réguliers sur la parcelle. Les délimitations des cellules d’enrichissement ont pu se faire après analyse de la régénération naturelle : des surfaces d’environ 12x12 m ont été nettoyées tout en y préservant certains sujets (notamment des sorbiers), grâce à la maniabilité du robot et à la dextérité de l’entrepreneur.
Ces cellules seront ensuite reboisées et les plants seront protégés individuellement contre les cervidés (gaines de protection). La prime forêt résiliente couvrira environ 80 % des frais relatifs à ce projet. Les cloisonnements seront entretenus périodiquement pour accéder aux cellules d’enrichissement mais aussi pour suivre la régénération naturelle (tailles de formation et dépressage).
Les travaux de nettoyage au robot télécommandé ont été réalisés en présence de quelques propriétaires membres de l’Association Forestière des Sources (animée conjointement par la Cellule d’appui et le Parc naturel des Sources) qui ont pu se rendre compte des potentialités de ce genre de matériel léger pour des travaux d’installation et de suivi de régénération.