WORLD WIDE WOOD
Les longs voyages du bois
Les Chinois ont jeté leur dévolu sur les bois européens. L’exode massif de grumes vers l’Asie a provoqué l’étonnement, puis l’indignation. Pourtant le bois et les produits à base de bois circulent partout sur la planète, et tout le temps. Sans faire de bruit… Sauf lorsque les circuits sont déviés ou se bloquent, provoquant des pénuries ou une explosion des prix. Pourquoi et comment le bois voyage-t-il ?
La 16e édition des Rencontres Filière Bois a fait apparaître et mieux comprendre ce mouvement perpétuel dans lequel, que nous le voulions ou non, nous sommes entraînés.
Nos bois partent en Chine… Ce n’est plus une information, c’est devenu une rengaine, reprise avec aigreur, voire avec colère. Le départ de containers remplis de grumes vers les ports chinois est depuis longtemps stigmatisé. Une aberration écologique autant qu’économique ! Mais c’est loin d’être un cas particulier. Le bois est un globe-trotter ; il circule continuellement autour de la planète, sous toutes ses formes, à un rythme et dans des quantités que règlent des considérations géopolitiques assez nébuleuses. Ce mouvement, et les facteurs qui le régissent, intéressent ordinairement peu le grand public. Ils peuvent pourtant lui réserver des surprises douloureuses. Dans le courant du second semestre 2020, une flambée des prix des bois résineux sciés et des panneaux a provoqué, dans tout l’hémisphère nord, un étonnement, puis un affolement général. En moins d’un an, les prix ont été multipliés par trois ou par quatre. Que se passait-il ? Le bois devenait inabordable. Les devis n’étaient valables qu’une semaine. Les constructeurs blêmissaient, autant que les candidats bâtisseurs. Bien sûr la reprise post-Covid en Chine et surtout aux États-Unis expliquait en partie le phénomène. Mais pour qu’il soit d’une telle ampleur, quelque chose devait l’avoir amplifié. Ce quelque chose, le public apprit que c’était un dérèglement des flux de bois internationaux. Moins de bois du Canada vers les États-Unis, moins de bois de la Russie vers la Chine. La Scandinavie tente de compenser en nous privant de ses bois. La pénurie guette… À la lumière de ce bouleversement, le consommateur découvre l’importance et la complexité du commerce international de bois et de produits à base de bois, avec leur corollaire immédiat : la disponibilité du bois, même chez nous, dépend étroitement des grands équilibres économiques mondiaux.
La seizième édition des Rencontres Filière Bois, le 6 mai 2022 à Libramont, a permis de lever le voile sur ces incessants flux de bois. Qui achète ? Qui vend ? D’où vient le bois ? Où va-t-il ? Une réponse à ces questions aide la filière à mieux se situer dans le grand ensemble dont elle dépend, à mieux orienter ses exportations, à mieux choisir ses fournisseurs. Et enfin, sinon surtout, à mieux percevoir l’intérêt d’une meilleure valorisation de la ressource locale.
Présentations
Séance plénière
Les bois résineux (Jean-François Guilbert)
Les bois feuillus (Jean-François Guilbert)
Les bois tropicaux (Hicham Chine)
Le bois énergie (Pierre Martin)
La politique de l’Europe (Thomas Le Vaillant)
Ateliers
Quelle valorisation pour nos feuillus ?
Les appels à projets pour la valorisation des feuillus (François Deneufbourg)
La Sonian wood Coop (Stephan Kampelmann)
Valorisations en feuillus dans les Hauts de France (Thomas Baudot)
Le propriétaire peut-il favoriser une valorisation locale ?
Les contrats d’approvisionnement français (Frederic Levy)
Quelles formations pour les entreprises ?
Les négociants (Delphine Bourguignon)
Les importateurs (Filip De Jaeger)
Comment utiliser du bois local dans les marchés publics ?
Quelles clauses insérer dans les cahiers des charges ? (Emmanuel van Nuffel)
Des projets concrets à Dudelange et Etalle (Romain Troquet)
Interviews
Que retenir de ces Rencontres Filière Bois 2022 ? Nous avons demandé aux orateurs de résumer leur intervention en 2 minutes! Retrouvez le résultat sur notre chaîne YouTube.